Prenez les 3 espèces d’Oreillard recensées en Europe occidentale, mesurez leurs longueurs de pouce, de tibia, largeur de tragus, observez leur coloration ventrale, la présence ou non d’un masque, d’une tâche mentonnière, d’un poil par ci ou par là, faites en une jolie synthèse et dites vous que vous n’êtes probablement pas en face de l’espèce sur laquelle vous avez finalement conclu. C’est en tout cas ce que voudraient nous faire croire Manuel (Ruedi) et Tommy (Andriollo) pour nous convaincre de quitter leur Suisse natale et venir passer quelques vacances en Corse.
En terme de vacances, le GCC leur a offert un Pleco’tour sur mesure, réduit en termes d’espèces (désolés, nous n’avons recensé, jusqu’à preuve du contraire, que de l’Oreillard Gris et de l’Oreillard Alpin), mais on l’espère à la hauteur en terme de diversité de points d’échantillonnage. Nous avons ainsi doctement appris à différencier nos Oreillards, avec plus ou moins de bonheur pour certains individus particulièrement joueurs, et c’est munis d’une centaine d’échantillons (petits prélèvements de peau au niveau de l’aile) que nos amis s’en sont retournés à leur laboratoire du Museum d’Histoire Naturelle de Genève.
Les premiers résultats confirment la présence de deux espèces en Corse, les Oreillard Gris pour la plupart aisément déterminés comme tels morphologiquement parlant, et plus d’imprécision pour l’Oreillard Alpin. Il s’agira de pousser les analyses plus avant pour certains individus dont les caractères phénotypiques et génétiques sont plus flous.
Photo : l’équipe Suisse remplit lentement mais sûrement les tubes d’échantillonnage (GCC)